QU’EST-CE QUE « LA LIBERTÉ » DANS UN CONTEXTE DE PROPAGATION DU VIRUS DELTA DE LA COVID19 ?

22/10/2021 09:07

Le mot « liberté » n’a pas de mot équivalent dans les langues kanak. Le concept de liberté est le produit des sociétés qui, dans leurs transformations sociales, ont en fait une des valeurs cardinales pour s’individualiser au fil de l’histoire. Ces sociétés vont valoriser en premier lieu l’être humain individuel, là où les cultures océaniennes de types holistique, dans le respect d’une conception organique de la communauté, font primer le « tout social » sur l’individu. Cela dit, on aura toujours en langues kanak un groupe de mots pour signifier une autorisation ou une possibilité de faire et d’agir que l’on traduira maladroitement par le terme de « liberté ». D’ailleurs, on entendra souvent dire « nous sommes libres de pêcher, libres de chasser, libres de cultiver, etc. » tout en sachant que cela ne peut se faire que suite à une autorisation ou à un consensus collectif (du groupe, du clan, de la chefferie). Le sentiment de liberté se décline donc naturellement en terme de valeur partagée collectivement au service de l’intérêt collectif. S’agissant de maladie, la vie constitue un bien essentiel qu’il faut protéger. Le contexte actuelle d’épidémie nous oblige à considérer la liberté comme une valeur qui dépasse l’ensemble des libertés individuelles dans le cadre de la guerre contre le virus pour gagner en liberté collective. Cela ne peut se réaliser que dans l’acceptation et le respect des règles qui restreignent momentanement les libertés individuelles.        

Mon pays est en contexte de guerre, c’est une réalité.  Les calédoniens sont en guerre contre un ennemi invisible immatriculé « Virus Sars-Cov2 Covid 19 variant delta ». La particularité et la force de cet ennemi invisible c’est qu’il dispose d’une capacité incroyable de se multiplier, de se renforcer et surtout de se déplacer pour tuer chaque calédonien, l’un après l’autre. En moins de 2 mois seulement il a déjà fait 247 victimes. Et ça continue…   

Q : Comment faire pour vaincre l’ennemi invisible ?

R : Personnellemnt je donne toute ma confiance aux experts de la santé (médecins) en Nouvelle-calédonie. C’est grâce à leurs conseils et leurs expertises que nos élus politiques prennent des décisions de responsabilité pour protéger les calédoniens. Les prorocoles sanitaires, la vaccination obligatoire et le pass sanitaire constituent donc les seules armes disponibles actuellement pour combattre notre ennemi invisible commun.  

Q : Une guerre sanitaire contre un ennemi invisible ?

R : Exactement. Une situation grave qui menace l’intégrité physique de la population calédonienne et qui justifie l’adoption de mesures pour restreindre une partie de ma liberté personnelle afin de préserver notre liberté collective.

“La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres.”

(John Stuart Mill)